Blog Le club du Petit Ballon Dans le jukebox de Joseph cet automne
Dans le jukebox de Joseph cet automne

Dans le jukebox de Joseph cet automne


À DÉGUSTER : Adega de Palmela - Tinto 2012


Double rasade d’électro pour accompagner cet Adega de Palmela. Quand Jean Michel dit “complexe et sensuel”, “vinifié en cuve et sans bois”, ça se traduit dans mon sanscrit vitico-mélomane par : “sans guitare folk”. Génial non ? Cette sensualité, nous la trouveront ce mois-ci dans deux nouveautés, curieusement très complémentaires ; des artistes qui se situent à la croisée des chemins entre électro downtempo, soul et pop.

À ÉCOUTER : The Acid - LiminalInfectious (Pias Coop)


Clip : http://bcove.me/6mhjw1iy

Un chanteur - l’australien Ry X, avec un chouette falsetto à la façon de Jeff Buckley et deux producteurs : Steve Nalepa - collaborateur de Drake et The Weeknd - et Adam Freeland. C’est dire si ce qui nous intéresse ici tient plus à la forme qu’au fond. Mélodies  et beats sont à minima et glacées la plupart du temps, mais certains titres finissent par imploser (Creepers, Basic Instincts, Tumbling Lights), le chant paraît presque libre de tout.  La production est incroyable, on y croise un peu du Eraser de Thom Yorke et du ”Overgrown” James Blake, son successeur avec le très soul.

À ÉCOUTER : SOHN / Tremors (4AD)



Signé depuis 1 an et demi sur le prestigieux label 4 AD (Pixies, Dead Can Dance, Bon Iver, Blonde Redhead…), l’énigmatique londonien de SOHN,  fait lui aussi parti des challengers aux James Blake et/ou Jamie XX. Je vous le donne en mille : ça va bicher chez les hipsters ! Y a des staches qui vont frétiller ! L’ambiance de son premier album - Tremors, magistralement bricolé depuis Vienne en Autriche - est  plus dense, plus mélodique et plus chaude que  celle du Liminal de the Acid cité plus haut, mais on retrouve, curieusement, le même fond d’influence. Une chanson comme Artifice aurait pu figurer sur Hail to the Thief de Radiohead. Enfin on pense souvent à son collègue Bon Iver, à ses voix harmonisées et à ses vocodeurs en feux d’artifices. Voilà pour les tubes en bips.

À DÉGUSTER : Château Lion Perruchon - La Griffe 2010 (AOP Lussac Saint Émilion)


Cette triple sélection pop / folk est classieuse, fine et aérienne, tout comme ce merveilleux Château Lion Perruchon !  

À ÉCOUTER : Gruff Rhys / American Interior (Caroline/Universal)



Gruff Rhys est le songwriter des superbes Super Furry Animals et plus récemment de Néon Néon. Il livre ici son 4e album solo, accompagné par Kliph Scurlock, batteur des merveilleux Flaming Lips.  American Interior est plus qu’un simple album, il y a un film, un livre… Car Gruff Rhys c’est inspiré de l’Histoire, celle de John Evans,  explorateur anglais du XVIIIe siècle. American Interior évoque son périple du Pays de Galles à  Baltimore en 1772. Son grand voyage est magnifiquement mis en chanson ici.  Enfin l’album est une incroyable réussite, si 2014 a été riche en grands album folk (Johnathan Wilson, Real Estate, War on Drugs et Woods) ce Gruff Rhys  a sa place dans le peloton.

Floppé de tubes folk en puissance : l’épique ”Américan Interior”, les très Ben Folds Five “Last Conquistador” et “The Weither (or Not)” - le tube. C’est l’album parfait d’un anglais plongé dans l’Américana ! Il pleut des larmes, du thé et de la sueur sur mon pedalsteel !

À ÉCOUTER : The Pain of Being Pure at Heart / Days of Abandon (Yebo Music)



Les New-Yorkais délaissent ici un peu leur Shoegaze pour des chansons pop parfaites, idéal pour se mettre un peu le cœur en joie. Des vrai ballades entre the Smith, Teenage Fanclub et Belle & Sébastien. Vous voyez le genre? Le tout avec une belle petite production un brin 80’s, un brin rock quand même. Du bonheur pour la midinette qui sommeille en vous, que dire de plus, y a que des tubes !

À ÉCOUTER : Joseph Merrick / Fatalitas (Freaky Chicky Records)


http://josephmerrickfatalitas.bandcamp.com/

Je ne m’épancherais pas trop sur ce deuxième album du mystérieux, beau et truculent  Joseph Merrick. Folk laidback, pop faussement lo-fi, Fatalitas ressemble vraiment à un bon vin, dans le sens où il ne délivre pas tous ses charmes en une écoute. Y'a un feeling post-révolution psychédélique, cette période un peu désabusée qui a suivi Woodstock, plus coin du feu, à l'abri, plus rural, moins flamboyant, mais pour autant plus sombre et complexe aussi.

Si on devait vraiment chercher, il faudrait aller du côté de Neil Young, Nick Drake, de Blur et peut être chez Eels. Ne passez pas à côté des tubes que sont « Last Summer », « Birth of Stars » ou «  Breathin In, Breathin Out ».

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