L’appellation de la semaine : Saint-Emilion Grand Cru
A 40 kilomètres à l’est de Bordeaux, l’appellation Saint-Emilion Grand Cru partage le même territoire que l’AOC Saint-Emilion.
L’appellation s’étend tout autour de la cité médiévale éponyme sur environ 5 400 hectares, avec le ruisseau de la Barbanne au nord, Pomerol et de Libourne à l’ouest, les Côtes de Castillon à l’est, et la vallée de la Dordogne au sud.
9 communes peuvent prétendre à cette appellation : Saint-Emilion, Saint-Christophe-des-Bardes, Saint-Hippolyte, Saint-Etienne-de-Lisse, Saint-Laurent-des-Combes, Saint-Pey-d’Armens, Saint-Sulpice-de-Faleyrens, Vignonet, ainsi qu’une partie de la commune de Libourne.
Elle se distingue de sa consoeur par des critères de production plus sévères appliqués dans un souci d’exigence qualitative plus poussée, afin de renforcer la typicité des vins.
Le style
Les vins de Saint-Emilion Grand Cru développent d’intenses arômes de fruits rouges, figue et pruneau cuit, mais aussi d’amande grillée. En bouche, leur richesse aromatique est soutenue par une structure puissante, avec des tannins soyeux et très finement tramés.
Ce sont des vins aimables et pulpeux dans leur jeunesse. Leur potentiel de garde est néanmoins important, excédant souvent les dix ans.
Critères de production
L’AOC Saint-Emilion Grand Cru se partage donc la même zone de production que celle de Saint-Emilion. Les producteurs peuvent élaborer des vins dans l’une ou l’autre, en fonction de leurs sols, de l’exposition et de l’âge des vignes, ou encore de la concentration des raisins. Cependant, pour mériter l’AOC, il faut s’imposer d’importants critères qualitatifs, notamment, un rendement de base maximal limité à 40 hl/ha.
Ce rendement bas, l’un des plus exigeants du Bordelais, oblige les producteurs à limiter la charge de la vigne, afin que les baies de raisin soient très concentrées en éléments colorants, tanniques et aromatiques. Par ailleurs, l’agrément impose deux dégustations, dont l’une après un élevage obligatoire de 12 mois.
Un classement a été mis en place en 1855. Ce classement de Saint-Emilion a pour ambition de porter le niveau des vins au plus haut point. Outil de repère important pour les consommateurs, il constitue un gage de sérieux et de notoriété supplémentaire. Réactualisé tous les dix ans environ, ce classement oblige les Crus Classés à des efforts qualitatifs constants.
Les cépages
A Saint-Emilion, on a coutume de dire que le merlot est roi. C’est en effet le cépage dominant, environ 60% de l’encépagement du vignoble. Il est associé au cabernet franc et dans une moindre mesure aucabernet sauvignon, qui représentent respectivement 30% et 10% de l’encépagement de l’appellation.
La plupart des vins de Saint-Emilion accordent la prépondérance au merlot avec du cabernet franc en complément, et parfois un peu de cabernet sauvignon. Cependant, certains Grands Crus, à l’image de Château Ausone, marient le merlot et le cabernet franc à parts égales.
Par ailleurs, le décret d’A.O.C. Saint-Emilion Grand Cru permet l’utilisation du malbec (ou cot) et de la carmenère.
Géologie
L’aire de l’appellation saint-émilion est vaste et recouvre des sols et des terroirs très différents:
- sols sablo-graveleux au nord-ouest, partie qui jouxte Pomerol. Les vins sont assez fins et riches.
- argilo-calcaire au centre, autour du village de St-Émilion, sols peu épais sur un plateau calcaire qui se termine de manière abrupte. Les vins sont corsés, assez tanniques.
- sablo-graveleuse dans la plaine au sud, proche de la Dordogne. Les vins y sont généralement plus légers et à boire plus rapidement.
Particularité
Saint-émilion = Environ 650 crus (+1 coopérative de 210 adhérents) sur 5400 ha, 68 crus classés dont 2 premiers grands crus classés A et 11 premiers grand crus classés B. Le classement est revu (non sans mal) tous les 10 ans.
Production moyenne : 150 291 HL
Surface déclarée (2009): 4 030 ha
Classement
Le classement de 1855 ne couvrait que les crus du Médoc et des Graves. Il a fallu attendre 1954 pour qu’un décret prévoie un classement des saint-émilions. Celui-ci vit le jour en 1959. Officiellement, il est révisé tous les 10 ans. En réalité, il fut révisé en 1969, 1985, 1996 et 2006.
Classement de 1996 :
Premier Grand Cru Classé A (2)
Château Ausone
Château Cheval Blanc
Premier Grand Cru Classé B (11)
Château Angélus
Château Beau-Séjour Bécot
Château Beauséjour Duffau-Lagarosse
Château Belair
Château Canon
Château Figeac
Château La Gaffelière
Château Magdelaine
Château Pavie
Château Trottevieille
Clos Fourtet
Grand cru classé (55)
Château Balestard-La-Tonnelle
Château Bellevue
Château Bergat
Château Berliquet
Château Cadet-Bon
Château Cadet-Piola
Château Canon-La-Gaffelière
Château Cap de Mourlin
Château Chauvin
Château Clos des Jacobins
Château Corbin
Château Corbin-Michotte
Château Curé Bon
Château Dassault
Château Faurie-de-Souchard
Château Fonplégade
Château Fonroque
Château Franc-Mayne
Château Guadet-Saint-Julien
Château Grand-Mayne
Château Grand-Pontet
Château Haut-Corbin
Château Haut Sarpe
Château L´Arrosée
Château La Clotte
Château La Clusière
Château La Couspaude
Château La Dominique
Château La Marzelle
Château La Serre
Château La Tour-Figeac
Château La Tour-du-Pin-Figeac
Château La Tour du Pin Figeac
Château Laniote
Château Larcis-Ducasse
Château Larmande
Château Laroque
Château Laroze
Château Le Prieuré
Château Les Grandes Murailles
Château Matras
Château Moulin du Cadet
Château Pavie-Decesse
Château Pavie-Macquin
Château Petit-Faurie-de-Soutard
Château Ripeau
Château Saint-Georges-Côte-Pavie
Château Soutard
Château Tertre Daugay
Château Troplong-Mondot
Château Villemaurine
Château Yon-Figeac
Clos de l’Oratoire
Clos Saint-Martin
Couvent des Jacobins