Dans le Jukebox de Joseph en Avril
À déguster : Natana 2013
À écouter : Petite Noir – The King of Anxiety Ep / Domino / Pop, soul, electronica.
Quitte à réussir votre voyage sensitif en Afrique du Sud, avec votre petit ballon de Natana à la main, profitez-en pour y associer l’écoute de ce premier EP de l’artiste Petite Noir.
« Sa finesse, sa fraîcheur, son fruité et sa suavité », il y a tout cela dans la pop de Yannick Ilunga, le chanteur de Cape Town aka Petite Noir. Sa musique mêle un songwriting façon Drake, une production pêchue qui rappelle TV on the Radio et Bloc Party – le titre Shadows –, enfin, une touche afro-beat évidente avec Till We Ghosts.
On est très loin du côté freaks des compatriotes de Die Antwoord. Le meilleur titre, Come Inside, est un quasi-plagiat, heureux, du gimmick de Gorillaz sur Kids With Guns. Chess est un autre tube en puissance.
Il me tarde d’en savoir plus, un album sortira chez Domino en 2015.
À déguster : Bodega Burdigala - Campo Alegre 2011
À écouter : Viet Cong - Viet Cong / Jagjaguwar / Post-punk, shoegaze et krautrock.
Comme la région d’origine de ce Campo Alegre, Viet Cong est un nouveau groupe au potentiel immense. La première grande surprise de 2015. Le groupe vient de Calgary, Canada, né sur les cendres des excellents Women.
C’est un grand disque de rock, à la fois souterrain et spatial, un grand huit qui se gagne au fil des écoutes. Tout commence dans l’obscurité avec les percussions tribales de Newspaper Spoons. On se croirait au fond d’un volcan. Et alors que le morceau semble destiné à rester sombre, avec ses guitares fuzz et son chant très habité qui rappelle Joy Division, alors que tout semble sans espoir, la lumière apparaît à la fin du titre avec une boucle de cloches assez hypnotique.
Le tube incontesté est Continental Shelf, avec son refrain très Pixies. L’album est constellé de titres aussi forts, avec les dissonances géniales de Pointless Experience ou le rythme saccadé de March of Progress.
Viet Cong est une rencontre inédite et électrique entre Fugazi et Animal Collective, incontournable si vous aimez aussi des groupes comme Interpol ou The Horrors. Attention, il y a ici de magnifiques dissonances ! Ahhh les dissonances ! C’est un peu le sucré-salé de la musique.