Zoom sur le Château d'Or et de Gueules

Château d’Or et de Gueules

Mathieu Chatain

Les Cimels 2013 (rouge)

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le Château d’Or et de Gueules ?

Le Château d’Or et de Gueules est un domaine familial, Diane de Puymorin, mon épouse, en est la créatrice et la vinificatrice, nous l’exploitons et le développons ensemble.
Le nom du domaine s’inspire des couleurs du blason des Puymorin, or et gueules (rouge en héraldique), la propriété est en conversion bio, elle se situe sur un très beau terroir rhodanien et bénéficie d’un climat méditerranéen un peu particulier avec la proximité de la mer et des étangs de Camargue.

D’où vous vient cette passion pour le vin et comment définiriez-vous votre métier ?

L’un comme l’autre avons, dans nos vécus, nourri une passion individuelle avant de la vivre ensemble. Diane, de par sa formation d’ingénieur agronome, moi, avec un grand-père vigneron. Notre métier est un métier de passion, car le vin est bien plus qu’un produit, il touche à l’affectif et à l’émotion, c’est le catalyseur du partage, c’est un élément incontournable de la culture épicurienne et du savoir-vivre à la française.
Au-delà de cet aspect émotionnel essentiel, notre métier est aussi d’une richesse et d’une complexité incroyables. En effet, nous devons produire une matière première irréprochable, la transformer, la conditionner et la commercialiser, le tout sur un marché mondial en pleine évolution !

Y a-t-il un moment particulier où vous appréciez le plus la vie au domaine ?

Au risque de rester dans les clichés, les vendanges sont une période magique. C’est un mois où l’excitation est à son comble, chaque décision, geste, pèse de tout son poids, et surtout, ce mois et demi valide une année d’efforts déployés pour tirer le meilleur de notre terroir.

Des projets fous pour les mois ou années à venir ?

Pour être franc, l’idée de passer en biodynamie commence à faire son chemin. Le côté un peu « ésotérique » de cette homéopathie lunaire appliquée à la vigne est assez séduisant.

Un truc qui vous agace dans le milieu du vin ?

Le snobisme d’une partie de la presse française qui considère que seuls les domaines de toute petite taille sont susceptibles de faire de grands vins… Surtout s’ils sont vendangés avec des lamas, vinifiés dans des cuves en terre cuite d’Anatolie et introuvables sur le marché !

Si vous deviez incarner un vin ?

Rouge, droit, gourmand, généreux et souple.

Si le vin d’Or et de Gueules était une personnalité... laquelle et pourquoi ?

Sans hésiter : une femme ! Fraîche, enthousiaste, fine, généreuse, de caractère, je crois que celle qui correspond le mieux à ce profil est incontestablement ma femme…

Un conseil ou une astuce précieuse pour nos abonnés ?

Ayez confiance en votre goût ! Ne vous laissez pas (trop) influencer par le prestige des étiquettes.

Pour vous, quel est le passage incontournable dans votre région ?

Nîmes pendant les férias de Pentecôte ou des vendanges, c’est indispensable pour comprendre la générosité des vins de l’appellation.

Et pour finir, une petite anecdote rigolote à nous faire partager ?

Il nous arrive qu’on nous demande un « CORBIÈRES de Nîmes », dans ce cas, nous envoyons ces clients vers un ami producteur de « MUSCADET de Rivesaltes »…